Mike, si tu cherches un petit bout de planète encore sauvage pour tes prochaines aventures, le choix va devenir sérieusement limité…
Selon les estimations d’un groupe de chercheurs australiens et américains, si on ne compte pas l’Antarctique, en gros il te reste la Russie, le Canada, l’Australie, les Etats-Unis (l’Alaska en fait…) ou le Brésil. A eux 5, ces pays concentrent 70% des zones encore sauvages de la planète.
77% des terres et 87% des océans modifiés
Il y a un siècle, l’agriculture et l’élevage utilisaient seulement 15% de la surface de la Terre. Aujourd’hui, c’est 77% de la surface terrestre (hors Antarctique) et 87% des océans qui ont été modifiés par les activités humaines. Entre 1993 et 2009 seulement, plus de 3,3 millions de km2 de zones sauvages ont été perdues au profit de l’installation humaine, de l’agriculture, ou des mines – c’est l’équivalent de la surface de l’Inde toute entière ! Dans l’océan, les seuls écosystèmes encore intacts (où sont absents pêche, transport maritime ou pollution directe) se trouvent dans les zones polaires.
Tic toc, tic toc…
S’il existe encore de nombreuses poches sauvages fragmentées, les auteurs de cette étude considèrent qu’une région est véritablement sauvage lorsqu’elle est libre de toute pression humaine sur au moins 10 000 km2 (vous imaginez bien qu’il n’y en a pas tant que ça…). Ces pressions humaines incluent les habitations, les terres agricoles et d’élevage, les lumières nocturnes, les voies de chemin de fer, routes et voies navigables.
Ces zones sont cruciales pour la survie des espèces et la lutte contre le changement climatique. Ce sont de très importants puits de carbone, qui permettent d’absorber une large quantité du carbone que nous émettons. Ce sont également des réservoirs de diversité génétique, et des barrières indispensables contre les évènements météorologiques et naturels (les récifs coralliens sont particulièrement efficaces pour protéger les côtes des tsunamis par exemple).
Il est indispensable de conserver farouchement ces zones, et d’empêcher leur transformation par les activités humaines – transformation qui les fait passer de puits de carbone à productrices de carbone !
Les politiques à la rescousse ?
Les auteurs déplorent le manque de politiques globales, nationales, et locales de conservation et de protection des zones naturelles encore intactes. Ils préconisent la création de directives précises permettant de protéger et de conserver les zones naturelles encore intactes. Que ce soit à l’initiative de nations, de société publiques ou privées, de promoteurs ou même de communautés locales, toute nouvelle transformation dans ces zones devrait être interdite. Ils jugent indispensable de définir un objectif mondial de conservation de 100% des zones encore intactes aujourd’hui, un objectif qu’ils jugent ambitieux, mais néanmoins atteignable !
Aujourd’hui, 20 pays seulement (sur 197 !) concentrent 94% des zones naturelles sauvages de la planète. A nous tous de faire en sorte qu’elles le restent !