C’est la science qui le dit.
Et les perruches.
Oui, les petits oiseaux tout colorés. Si vous habitez Marseille vous en voyez souvent, il y en a près de 1500 qui vivent en liberté dans la ville depuis que le Jardin Zoologique de Marseille a décidé de voir si quelques unes survivraient en liberté dans les années 30…
Bref, il semblerait que, chez les perruches en tout cas, les femelles aient une préférence pour les mâles qui savent résoudre les problèmes…
Un peu plus de détails
Une équipe de chercheurs chinois et néerlandais a décidé récemment de s’intéresser à l’évolution des capacités cognitives, à la fois chez les humains et chez les animaux.
L’hypothèse serait que, par sélection naturelle, les partenaires les plus intelligents sont favorisés pour la reproduction. Et dans la nature, être « intelligent » ça ne veut pas dire connaître par cœur l’œuvre de Sartre, mais plutôt être super bon en chasse, en extraction de nourriture, ou savoir gérer les changements de conditions environnementales.
Du coup, pour tester cette hypothèse, ils ont décidé de regarder un peu comment ça se passait chez les perruches…
Ils ont utilisé ce qu’on appelle des « problem boxes », des boîtes à problèmes, à l’intérieur desquelles se trouve de la nourriture : en guise d’exemple, afin d’accéder à la nourriture dans l’une des boîtes, il fallait d’abord enlever le couvercle, puis entrer dans la boîte pour ouvrir la porte latérale en la poussant de l’intérieur, ce qui donnait accès à un tiroir à ouvrir dans lequel se trouvait la nourriture. Un peu technique quand même non ? :)
C’est la science qui le dit !
Nos chercheurs ont procédé en deux temps. D’abord, ils ont mis chaque femelle perruche en présence de deux mâles : un qui avait réussi à ouvrir deux boîtes à problèmes devant elle, et un qui n’en avait ouvert aucune. Elle ont instinctivement choisi le mâle le plus ingénieux.
Dans l’étape deux, ils ont entraîné les mâles délaissés à l’étape 1 pour qu’ils apprennent à ouvrir les boîtes, notamment la fameuse boîte triple-étape dont on a parlé plus haut, et une boîte de Pétri contenant de la nourriture. Les mâles choisis au premier tour n’ont reçu aucun entraînement supplémentaire.
Et puis ils ont pris les mêmes et ils ont recommencé : les mêmes triplettes ont été remises en présence, et of course, les mâles auparavant délaissés ont cette fois réussi à ouvrir les boîtes comme des pros ! Et tadaaaaam, qui c’est qui vient se coller sur ces nouveaux super-héros ?? Madame perruche ! Et celui qu’on avait bien aimé au début passe à la trappe !
Mais il faut le voir pour le croire !
Comme toute bonne expérience scientifique, il faut un groupe de contrôle : ici, dans le groupe de contrôle, les femelles étaient mises en présence de mâles qui n’avaient pas besoin d’ouvrir des boîtes pour manger. Là, préférences inchangées. Et lorsque les femelles étaient mises en présence de femelles « ouvreuses de boîtes », rien ne se passait non plus. C’est donc bien que les femelles avaient besoin d’observer les mâles en train d’être des MacGyver de l’ouverture de boîte à nourriture pour changer leur préférence !
D’après les auteurs, ça marcherait surtout chez les espèces qui sont capables d’imiter, ou de copier l’ingéniosité du voisin (comme les humains par exemple…)
Donc les copains, si vous avez un pote super bricolo, il est temps d’apprendre, et d’aller réparer quelques trucs chez l’élue de votre cœur ;)