Si vous êtes sur ce site, vous n’êtes probablement pas climatosceptique. La quantité d’études et de contenus scientifiques prouvant l’étendue et l’urgence du changement climatique est telle qu’il est impossible aujourd’hui de nier l’évidence. Les effets de ce changement sont multiples, et l’on peut trouver des centaines d’études scientifiques concernant différents aspects de notre environnement touchés par ce changement.
Changement climatique et santé humaine
C’est dans le cadre de l’étude de potentiels effets sur la santé humaine qu’une équipe de chercheurs a décidé de s’intéresser aux espèces venimeuses et aux futurs changements qui pourraient survenir quant à l’étendue de leur habitat. Plus précisément, ce sont 2 médecins et une étudiante en doctorat spécialiste de l’environnement marin qui s’y sont collés, en analysant une belle montagne de données collectées dans la littérature scientifique (on appelle ça une « review » en langage chercheur). Pour la petite histoire, l’un des médecins travaille au département de médecine d’urgence du Cook County Hospital de Chicago, si, je vous jure, comme dans Urgences (enfin dans la version française, dans la version originale c’est le County General Hospital mais bref, on digresse…).
Donc, à travers cette méga-étude, c’est surtout le nombre de morsures/piqûres/brûlures qui pourraient être subies par les humains (et qui sera dépendante de l’évolution future de ces espèces) qui les intéresse
2 études : espèces aquatiques et espèces terrestres
Notre équipe de chercheurs, après avoir décortiqué toute la littérature scientifique sur le sujet a divisé les résultats obtenus en deux, pour 2 publications différentes, l’une sur les espèces terrestres, et l’autre sur les espèces marines et amphibies.
Devant l’ampleur de la tâche, il a fallu prendre quelques décisions :
Pour les espèces terrestres, ils ont regardé les serpents, les araignées, les fourmis et les abeilles africanisées (autrement appelées abeilles tueuses, soit dit en passant…)
Pour les espèces marines et amphibies, ils ont choisi d’étudier les méduses, les poissons venimeux (notamment la rascasse volante ou poisson-lion), les étoiles de mer « couronnes d’épines » mangeuses de corail, les serpents de mer, et les dendrobates (les grenouilles venimeuses).
Les auteurs en conviennent eux-mêmes : il faudrait plus d’études sur les espèces qu’ils n’ont pu inclure, et ils se basent sur des études de modélisation (et donc des chiffres hypothétiques – les joies de la science…).
Alors, c’est bientôt l’apocalypse ? On va tous muuuuriiiir ??
Ca dépend… Of course ! Ça dépend des espèces.
La plupart des espèces terrestres étudiées sont ectothermes (elles dépendent de la chaleur de leur environnement), et comme le réchauffement climatique étend la zone des hautes températures de plus en plus loin de l’équateur, ces espèces vont voir leur habitat s’agrandir. En gros, les serpents et les araignées seront toujours aussi nombreux, mais on les retrouvera dans des endroits où on ne les trouvait pas avant (génial hein…), et les fourmis de feu (les rouges qui piquent à moooort) et les abeilles tueuses vont se répandre allègrement…
En ce qui concerne les espèces aquatiques, votre salut ne résidera pas dans l’océan… Poissons venimeux, étoiles de mer de l’angoisse ou serpents de mer verront leur habitat s’étendre au fur et à mesure du réchauffement des eaux marines. Par contre, les petites dendrobates toutes mignonnes et colorées (pas touche !), elles, risquent fort de s’éteindre, à cause de leur grande sensibilité aux changements de température.
Rassurez-vous, ce n’est pas non plus demain que vous trouvez des nids d’araignées recluses brunes dans le jardin de votre maison de vacances dans le Larzac, mais il est tout de même fort probable que le nombre de morsures, piqûres ou brûlures dues à des espèces venimeuses autour du globe augmente de manière importante dans les prochaines dizaines d’années (pour info, il y a déjà en moyenne 2,5 millions de morsures de serpent par an sur la planète (millions, oui oui), pour 85 000 morts…)