Bon, Voyager 1 n’est pas encore arrivé jusqu’à Dagobah, mais c’est quand même le vaisseau spatial humain qui a voyagé le plus loin dans l’univers ! Plus précisément, les sondes Voyager 1 et 2, lancées à l’été 1977, se trouvent respectivement, au 1er Janvier 2019, à 21 et 17 milliards de kilomètres du Soleil (ouais, ça fait une trotte…). Voyager 1, la plus lointaine des deux, a quitté l’héliosphère (la zone d’influence des vents solaires) en 2012. Depuis, elle continue à nous envoyer des données (qui mettent tout de même plus de 20 heures à nous parvenir…)
Univers et matière noire
Une fois qu’on a eu compris que la Terre n’étais pas plate et que le soleil ne lui tournait pas autour, on a commencé à s’intéresser aux autres objets du ciel. D’abord, on a trouvé d’autres planètes, puis d’autres étoile, puis on a fini par réaliser qu’on faisait partie d’une galaxie. Dans les années 20, les scientifiques se sont rendus compte que notre galaxie n’était qu’une galaxie parmi tant d’autres…
Sauf que… Une fois qu’on a compris tout ça, on a aussi réalisé qu’il y avait quelque chose qui nous manquait : touuuutes ces galaxies dans l’univers tournent tellement vite sur elles mêmes que la gravité associée à la matière observable qu’elles contiennent ne suffirait pas à maintenir leur structure. Avec « si peu » de matière visible et une telle vitesse de rotation, elles auraient du être détricotées depuis belle lurette…
Alors, comment expliquer que l’Univers se tienne ?
Pour les scientifiques, il existe donc forcément un élément « invisible » que nous n’avons pas réussi à détecter directement jusqu’à présent, et qui donne aux galaxies la masse nécessaire à leur maintien en place : on a appelé cette matière invisible la matière noire.
Encore du noir : les trous noirs…
La matière noire serait insensible aux forces électromagnétiques : elle n’émet pas de lumière, mais n’en reflète ou n’en absorbe pas non plus. Difficile à repérer donc, cette affaire là… « Mais comment on est sûrs que ça existe alors ?? » vous allez me dire… Et ben parce qu’il y a forcément quelque chose qui exerce la force gravitationnelle qui manque pour faire tenir « debout » toutes ces galaxies ! Et d’après les calculs des scientifiques, cette matière noire devrait constituer 27% de l’univers !
L’une des hypothèses des astrophysiciens serait que cette matière serait notamment faite de « trous noirs primordiaux », qui seraient nés avant même les étoiles, une fraction de seconde après le Big Bang. Et ces trous noirs émettraient un rayonnement en « s’évaporant » (à une vitesse inversement proportionnelle à leur taille – donc plus ils sont gros, et plus ils s’évaporeraient doucement), qu’on pourrait mesurer ! (C’est le grand Stephen Hawking qui a fait cette découverte : on appelle donc ce rayonnement le rayonnement de Hawking !)
Et alors, elle nous raconte quoi Voyager 1 ?
Comme il est impossible de détecter les particules émises par le rayonnement de Hawking dans l’héliosphère, à cause du champ magnétique du Soleil, on compte sur Voyager 1 pour les détecter, depuis qu’elle a dépassé la zone d’influence du Soleil !
Et justement, Voyage 1 les a détectées ces particules !
Sauf que… d’après les particules détectées par Voyager 1 (et analysées par 2 chercheurs de la Sorbonne – ouiiii, de chez nous !!), les trous noirs primordiaux les plus petits (avec une masse inférieure à 10 Milliards de Tonnes – oui, c’est les petits ça…) ne pourraient constituer que 0,1% de la matière noire de notre galaxie…
Ça ne veut pas dire que l’hypothèse est fausse, ça veut seulement dire que si la matière noire est bien constituée de trous noirs, ils sont plus gros que ceux dont Voyager 1 peut détecter l’évaporation !
Continuons donc à chercher l’invisible !